Des BX vendues par Eunos ?
Eunos, la filiale de Mazda, n’a pas existé bien longtemps. Pourtant, malgré sa courte vie, certains détails ne pouvaient qu’attirer les Flous du Volant.
On a les amis qu’on mérite, dit-on. C’est pour ça qu’un ami proche m’a envoyé, en pleine nuit, le week-end dernier, une photo d’une brochure japonaise pour le moins étrange. Dessus, une MX-5, jusque là, tout va bien. Mais ce sont les logos à côté qui m’ont laissé pour le moins… perplexe.
Que vient donc faire le logo Citroën à côté d’Eunos ? Les deux marques n’ont rien en commun. Même si les européennes (notamment les françaises) se paient le luxe de l’exotisme, avec la ligne de tarif qui va avec, rien ne va.
La gamme Eunos
En créant cette nouvelle marque, Mazda souhaite monter en gamme, à l’instar du succès des trois autres grands constructeurs nippons Outre-Pacifique.
Pour assurer une certaine réussite en terme de ventes, décision est prise d’ouvrir un nouveau réseau de distribution, directement dépendant de Mazda. Avec 112 concessions en 1989, Mazda planifiait d’atteindre les 500 d’ici fin 1995.
La gamme est assez restreinte, avec l’Eunos Roadster (notre MX-5) accompagnée de l’Eunos 100 (notre 323) et de la 300 (notre 626). Elle sera assez rapidement étoffée avec la 500 (notre Xedos 6), la 800 (notre Xedos 9), la Presso (notre MX-3) et surtout la Cosmo, véritable navire amiral de la gamme.
Et Citroën dans tout ça ?
Le fin mot de l’histoire est plutôt pragmatique en fait. La gamme étant assez restreinte lors du lancement d’Eunos, Mazda s’est allié à Citroën afin d’offrir une gamme large, et surtout associée au luxe et à la technologie du constructeur français. (Pour rappel, ce sont des modèles export, largement mieux dotés que nos modèles hexagonaux).
Et c’est comme ça que la Mimix s’est retrouvée distribuée au côtés des AX, BX, ZX, XM ou même Xantia. Malheureusement, la bulle économique japonaise de la fin des années 1980 s’effondre. Les espoirs d’atteindre 500 concessions s’envolent. En 1996, la firme d’Hiroshima arrête les frais et ferme Eunos, laissant Citroën aux mains de l’autre importateur, Seibu Motor Sales Co.
Maintenant, vous pouvez briller dans les diners mondains en pouvant affirmer que Citroën partageait ses showrooms nippons avec le fleuron de l’industrie japonaise. Ironie du sort, les voitures aux chevrons côtoyaient une voiture à moteur Wankel, moteur qui avait mené Citroën à la faillite…