Vauxhall, le plus français des constructeurs britanniques
Cela n’étonnera personne, depuis qu’il est entré dans le giron de PSA, Vauxhall est le plus français de tous les constructeurs Outre-Manche, sauf que… Sauf que, vous le savez, chez les flous du volant, on essaie d’éviter les poncifs, et que l’on adore se plonger dans les petites histoires qui font la grande.
Tout commence en 1857. Alexander Wilson crée l’entreprise Alex Wilson & Company au 90-92 Wandsworth Road dans le quartier de Vauxhall à Londres. L’entreprise est dédiée à la fabrication de pompes et de moteurs marins. Après le rachat par Andrew Betts Brown en 1867, l’entreprise se diversifie et fabrique également des grues mobiles. Elle devient Vauxhall Iron Works en 1897 et ce n’est qu’en 1903 que Vauxhall Motors Limited voit le jour, et produit sa première automobile. Avec l’augmentation de la production, Vauxhall déménage à Luton en 1905, et y poursuit encore ses activités de nos jours.
Aucun rapport avec la France, me direz-vous. Eh bien, en fait, bien plus que vous ne le pensez. Comme vous l’aurez deviné, Vauxhall trouve son nom dans l’endroit où l’entreprise a été fondée. Et c’est justement là que se trouvent les origines françaises de la marque, ainsi que celles de son logo.
Remontons dans le temps, direction le treizième siècle. Foulques de Bréauté est un nobliau normand (originaire du pays de Caux) au service du roi Jean Sans Terre, qui fera de lui un de ses chevaliers. Après avoir soutenu brillamment le roi pendant la Première Guerre des Barons, qui se solde par une brève tentative d’annexion de la couronne d’Angleterre par Louis VIII de France, Foulques se voit offrir la main de Margaret Fitzgerald, fille du chamberlain royal. Cette dernière, veuve du comte de Devon, amène dans ses possessions une résidence proche de Londres. Cette résidence prendra le nom de Falkes’ Hall (domaine de Foulques), qui évoluera plus tard en Fauxhall, puis Vauxhall.
Suite à son anoblissement, les armoiries de Foulques de Breauté arboreront un griffon. C’est ce griffon qui ornera les calandres du constructeur.
Et, afin de boucler la boucle, laissez-moi vous parler de la succursale de Vauxhall dédiée aux utilitaires, Bedford. C’est tout simplement une des prises de guerre de Foulques de Bréauté, lors de le Première Guerre des Barons. Il conquit le chateau de Bedford, alors place de forte de Guillaume de Beauchamp, et Jean Sans Terre le laissa propriété de Foulques en remerciement de sa loyauté.
C’est donc sans l’aide de PSA que Vauxhall est le plus frenchie des constructeurs anglais. Les plus pointilleux diront que l’on parle d’un normand, et qu’à l’époque, le Duché de Normandie ne faisait pas partie intégrante du Royaume de France, même si le Duc était vassal du Roi. Etant normand moi-même, je ne peux que le concéder. La réponse reste ouverte !
Crédits photo : Vauxhall, Bundesarchiv
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